Tu passes devant un parc d’attraction du Hezbollah en venant. Déjà, c’est fun.
A Beyrouth, les taxis sont blindés de reliques et autres grigris, ce qui change des portraits de dirigeants en Syrie, en Jordanie (les plus drôles, très JFK), ou en Cisjordanie. On se rapproche de la frontière sud, et on commence à voir des enfilades de portraits du leader chiite libanais, Hassan. Son petit côté Winnie l’Ourson pas sympa ajoute un peu de folklore bien mérité après deux taxis collectifs bourrés à craquer de militaires qui ne sentent même pas le sable chaud… Je le sais: je me suis endormie sur une épaule camouflage.
Les sites archéologiques accueillent les déambulations des Libanais de la diaspora qui parlent un américain expansif. La plage est jolie. Vagues divines. Des bonnes éthiopiennes se baignent en jean avec les enfants. Des jeunes garçons prient face à la Mecque sur la plage en caleçon Rip Curl. Un cortège de la Finul vient se baigner en rang d’oignon et en rangers. Les pauvres.
Les rues de Tyr sont entre la station balnéaire middle-class et le camp de réfugiés de base. Un peu gris. Pour des raisons non élucidées (apparement ce n’est pas la spécialité locale), quasiment tous les magasins affichent de grandes collections de plumeaux en (fausses?) plumes d’autruche. Ils se balancent au vent. Gris. Ce qui ne dénote pas de la tonalité des rues, ni des gros nuages.
Je rencontre un chauffeur de taxi qui s’embrouille avec un vieille dame toute enroulée dans un rideau violet qui est montée en cours de route… La dispute est très vive. Je me dis que je n’ai sûrement pas compris vue ce que j’ai compris. Après lui avoir demandé une fois la sorcière descendue, c’est bien ce dont il s’agit. Elle veut qu’il épouse sa nièce lui ne veut pas, il a d’abord dit qu’il n’avait pas assez d’argent pour se marier, la vieille Babayaga a répondu que ce n’était pas trop un problème, lui a finalement lâché qu’il rêve d’une petite ondine, et pas d’un catcheur, la vieille l’a traité de fainéant soupe au lait.
Au retour, en plus du Disneyland chiite, je vois la délégation coréenne. Pas très souriants.
Sur la route toujours, les bananeraies se suivent à perdent de vue. Parfois on croise une grosse villa genre Mattel (rose et pistache!).
Tel Aviv est très très très proche.
Les cigales de Beyrouth 